Interlude [Stanislav Diane]

Début d'une nouvelle nuit. Début d'une nouvelle nuit d'effort et d'apprentissage. Pas de cours magistral avec Maitre Jukka. Plus facile pour Stanislav de penser à son Sire en ces termes. Ce n'est pas qu'ils ne s'entendent pas, c'est surtout que le Maitre Illusionniste ne le considérera vraiment que lorsque il aura fini son apprentissage, avant cela, il ne s'agit que d'une perte de temps potentiel de s'occuper plus étroitement d'un Infant qui pourrait échouer. Et Jukka ne tolère pas l'échec. Encore moins chez sa progéniture. Il est plus que possible que Stanislas soit jugé plus durement que les autres disciples. Il en a conçu plus jeune beaucoup d'amertume plus jeune. Ce n'est plus le cas, il préfère se concentrer sur ses propres objectifs.

Une cigarette se consume à sa bouche alors qu'il sélectionne ses vêtements. Comme à son habitude, il sera tiré à quatre épingles dans un costume trois pièces dont le style légèrement désuet est démenti par la qualité moderne des tissus. Il aime à rappeler l'élégance masculine des temps passés. Pour ce soir, les années 40 sont un modèle parfait. Un feutre mou posé à un angle improbable sur sa chevelure noire complète l'ensemble. Sans surprise, il se dirige vers sa salle d'entrainement préférée. Un petit peu à l’écart des autres, ses fenêtres s'ouvrent sur les forets toutes proches. Il salue les autres disciples sans prendre part à leurs diverses discussion. Il ne cherche pas à cultiver les dissensions, et a acquis la réputation d'un vampire qui déteste particulièrement être mélés aux rancunes qui ne le concernent pas.

Il referme la porte et retire soigneusement sa chemise et sa veste. Les expériences passées lui ont montrées que la combinaison de ses deux Dons pouvait être particulièrement rude pour son environnement. Il ferme les yeux. S'allume une autre cigarette et fait refluer de son esprit toutes autres préoccupations. Quand il a atteint un niveau de sérénité suffisante, ses bras se meuvent lentement.

Diane chasse résolument toutes pensées qui pourraient s'orienter sur la visite qu'elle a rendu à Veragän en compagnie de son Ainé. Il y a des visions qu'elle ne tient pas à revivre de sitot. Repensant à sa rencontre avec Akilina, la Flamme a envie de se mêler aux apprentis, à flâner parmi eux, pour prendre un peu le pouls de cette ruche qui lui est encore inconnu. Elle savoure aussi pleinement son intimité même si Yasha a en sa possession le double de ses clefs.

Une paire de chaussure aux talons raisonnables pour ses goûts, une jupe prune qui s'arrête sagement aux dessus du genoux, complété par un petit top crème à bretelles en soie lui convient pour cette nuit, attachant ses mèches en une queue de cheveux lache. Si elle s'attire encore quelques regards appuyés, les rumeurs semblent s'éloigner d'elle et cela lui convient parfaitement. Trop d'attentions ne peuvent que lui être néfaste. Plutôt que de penser à Carigän, elle préfère de loin imaginer le bal à venir. Il va falloir qu'elle aille à Moscou, ou Saint Petersbourg pour se trouver une tenue digne de ce nom! Dans les teintes vertes évidement ou alors un rouge flamboyant. Ses pas changent brutalement de direction lorsqu'elle aperçoit la silhouette d'Hansel. Hum. Si elle doit se confronter au quatuor, elle préférerait que le Bengali soit avec elle. L'Amazone n'a pas envie de chercher à ce point les ennuis. quatre contre une sont un rapport de force qu'elle est certaine de perdre. Et Diane déteste perdre!

Elle se retrouve dans la coursive juste perpendiculaire à celle qu'elle empruntait. Et reconnait les moulages qui orne les murs. Encore trois pas. Un sourire. Elle s'approche de la quatrième porte, et l'ouvre le plus doucement possible, elle avait raison. Il est à nouveau là. Stanislav. Il attise sa curiosité. Quelque chose dans son maintien. Dans la manière dont il se meut. Dans l'intensité glacé de son regard. Cette fois, elle se glisse dans la salle et prend soin de ne faire aucun bruit. Sous la tension manifeste qui l'habite, Diane remarque pour la première fois que son bras droit est orné de divers symboles. Ceux ci paraissent scintiller brièvement selon les angles que prend le muscle. Devant elle, devant lui, l'espace miroite. Il parait frissonner. La tension qui émane du cainite est perceptible. Lentement, une fine brèche s'ouvre devant elle. Les yeux de la rousse s’écarquille et elle doit avoir fait un bruit involontaire car cela disparaît. Hoho....

Un sourire de satisfaction vient eclairer les traits severes du Fils de la nuit. A mesure de sa concentration, il peut sentir sa magie chanter dans ses veines. Pour le moment, il  s'agit un murmure delicat, presque impercetible. Qui ne demande qu'à enfler pour un chant digne de Wagner. En contrepoint, les symbales de l'illusion attendent de s'exprimer. Pas encore... un peu de patience.

Si Stanislav passe autant de temps à s'entrainer, à aiguiser ses Dons, ce n'est pas seulement pour repondre aux criteres exigeants du Royaume. C'est bien plus que cela. Il ressent une véritable harmonie. Une paix de l'esprit qui lui fait defaut autrement. Il est suffisamment expérimenté pour reconnaitre un danger potent.

Sa Magie reveille les symboles alchimiques qui ornent son bras. Jukka a insisté pour les motifs, arguant de leur necessité dans la creation de portail. Ses bras se meuvent en un 1      de plus en plus vif jusqu à sentir la résistance de l'air ceder. Il s'apprête à elargir la griffure lorsque un grincement fait voler en eclat sa concentration.

-Kurwa! Gowno! Sukin syn lache t"il en polonaus dans une volée rageuse. Il est tout à capable de maintenir ses magies en compagnie d autres cainites. Mais là il etait au coeur d un exercice precis.

Il se retourne pour decouvrir l'occidentale rousse qui agite bien des langues. Une expression l'incrédulité se mêle a la colere. En trois pas,  il franchit l espace qui les sépare et plante son poing dans le mur, faisant voler des éclats d'enduit sur les cheveux de l' intruse. Ses poubelles islandaises se plantent dans celles de Diane, alors qu'il ajoute, glacial.

-Encore toi? Mais qu'est ce que tu fous là? T'as personne d'autre pour te servir de babysitteur?    Tu as trois secondes pour me donner une bonne raison de ne pas te virer manu militari.      

oui. Si la cainite avait un doute, celui ci est bien vite dissipé lorsque la volée d'insulte incompréhensible parvient à ses oreilles. Sans compter la disparition de la brèche naissante. La Flamme se mords les lèvres tout en etudiant le Fils de la Nuit aux yeux azurs.

Elle n'a pas le temps de présenter explications ou excuses qu'il est déjà sur elle. Il fait preuve d'une celerité qui indique à Diane qu'il a déjà quelques centaines d'années. D'un geste à la nonchalence étudiée, elle chasse de ses mèches rousses les debris de mur, sans faire mine de vouloir se dérober à la proximité du polonais. Sa colère réveille les desirs enfouis qui l'animent, innassouvis, depuis sa derniere entrevue avec Carigän. Elle inhale profondément. Si il y a chez Stanislav quelque chose qui l'attire, elle sait neanmoins que c'est une fraction de l'alchimie qui existe avec son Roi. Après un trop long temps de reponse, la rousse rompt le silence tendu.

-Non. Je n'ai pas besoin de baby sitter. Pour être honnête, je trouve ta magie des créations de Portail fascinante et je voulais simplement t'observer  faire... Mais si la pression du regard d'une jeune vampire suffit à briser tes efforts, je crains que ta réputation ne soit grandement exagerée...

Stanislav perçoit pleinement la bouffée de desir qui anime la jeune vampire qui lui fait face. Un eclat de rire interieur l'anime alors qu'il note la tension inconsciente des hanches de la rousse, sa manière de découvrir à peine sa nuque, l'indolence subtile de la ligne de son corps, son sourire un soupçon trop intime. Décidément, les neonates sont tous pareils. Ils ont un mal fou à controler leurs émotions qui explosent dans la Nuit. Il pourrait accorder que celle ci, au delà de sa beauté naturelle, degage une aura plus magnétique que les autres néonates habituellement. Il ne lui en dira rien, elle n'a visiblement pas besoin que l'on gonfle son égo.

Ses prunelles Ciels s'eclairent d'un sourire à la tonalité sarcasitique qui chasse les ombres de son visage, lui conferant une douceur un peu âpre. Ses reins se plaquent contre ceux de la Flamme, ne lui permettant aucun echappatoire, lentement ses deux paumes remontent le long des cuisses de Diane. Elles parcourent le vallon de sa taille pour remonter ses côtes puis caressent quelques secondes les flancs de sa poitrine pour s'immobiliser à ses epaules. Il se penche pour murmurer à son  oreille.

-Tu te plantes de vampire.

Un de ses index vient marteler son sternum alors qu'il s'écarte d'elle et rompt totalement la proximité qui etait la leur. Il ne cache plus son amusement et un leger rire ourle ses paroles.

- Je n'ai aucune envie de me taper  contre un mur une vampire que je connais pas, Kitten! Si c'est ca que tu cherches, va trouver quelqu'un d'autre, ca m'interesse pas!

Il reprend sa place au milieu de la piece, et retrouve le calme qu'il possedait avant l'interruption de la jolie rousse. Il n'éprouve aucun remord face à sa petite leçon d'humilité et ajoute.

-Et franchement, du peu que je connais de toi, et si le dixième des rumeurs te concernant est vrai, tu es un nid à emmerdes. J'ai pas besoin de ça!

Il n'est même pas vexé de sa petite pique concernant son Don. Si Stanislav possède une réel fierté, il est incapable de se sentir touché par la remarque d'une vampire qui n'a pas la moindre idée serieuse de ses capacités. Un vague geste de la main, alors qu'il tourne à demi la tête et l'epingle d'un regard plus intense, plus serieux.

-Tu m'explique ce que tu sais vraiment de ma magie, pour la trouver si "fascinante"?

Diane hésite. Si en cet instant, la proximité corporelle de Stanislav est la bienvenue, répond à un désir immédiat et aveugle, elle n'a que trop conscience que l'assouvissement lui laisserait un gout de cendre dans la bouche. Elle a déjà connu ces élans, lorsque le manque de Sigvald devenait trop intense. Lorsque les étreintes avec les humains la laissaient absolument insatisfaite, ce sont les Vampires qu'elle recherchait. Cela n'a jamais très bien fini. Et si elle ressent une certaine attirance pour le sombre cainite , elle n'est pas pour autant prête à acter. Aussi lorsque il prend les devants et se love contre elle, la Flamme en est décontenancée. Cependant, le temps qu'elle réagisse, il s'est déjà éloigné en lui infligeant une brulure d'amour propre au passage. Diane grogne et lui envoie au visage une bouteille qui trainait par terre. Il l'évite de la main avec un rire nonchalant qui achève d'agacer la rousse. Cependant, elle ne peut totalement lui en vouloir, son propre comportement n'étant pas irreprochable. Elle grimace une réponse

-Je n'ai jamais dit que j'avais envie de ca,hein! Et comme tu le dis si bien, tu ne me connais pas! Et je n'attire pas tant que ca les ennuis, ajoute t'elle avec une certaine mauvaise foi.

La Flamme s'assoit par terre, laissant ses jambes confortablement pliées sur le coté alors qu'elle observe Stanislav qui se prépare à nouveau à s'adonner à sa magie. Sa demande est légitime. Elle prend un temps de reflexion avant de lui répondre, les prunelles miroirs retrouvant leurs serieux. Il semble que la glace qui gangrenaient leurs premieres interractions se dissipent peu à peu. Elle s'accorde à la franchise. Et dans son ton, transparait la fascination qu'elle a ressentit.

-En toute sincérité, pas grand chose. Je n'ai vu qu'une seule fois une brèche se créer, et c'était Maitre Jukka qui venait de l'ouvrir. Il s'en est dégagé une énergie incroyable. D'observer cette fenêtre s'ouvrir et s'agrandir, ces deux parties independantes se mêler pour former un passage, c'etait... presque du domaine du Divin. Son visage, son bras, malgré ses veines... formaient un ensemble unique. Tu veux bien me montrer comment tu fais?

Elle s'assoit avec un naturel confondant. Comme si il était évident que le Fils de la Nuit allait tolérer sa présence. Qu'il n'y avait pas le moindre obstacle à sa volonté. Il soupire intérieurement en l'observant sans se dissimuler. Soit. Cela ne le dérange pas tant que cela d'être observé. Son sans gène etait plus agaçant, mais il s'autorise à éprouver une certaine curiosité, Diane est intrigante. Et pas totalement désagréable à regarder. Ses prunelles aciers suivent quelques secondes le galbe de ses jambes qui disparaissent sous l'ourlet de sa jupe. Avant que son attention revienne sur ses paroles. Il y a une franchise qui résonne en harmonique dans ses paroles. Elle est réellement interessée par son Don secondaire.  Son regard se fait soudain acéré. Il l'épingle alors qu'il lui fait face, croisant les bras sur sa poitrine. Il cesse de jouer.

-Une seule Brèche, dis tu. Ouverte par Maitre Jukka.

Il énonce ses mots. Les toises. Elle ne peut le savoir, mais la Magie des portails est extrement particulière. Elle crée des résonnances dans l'atmosphère qui ne peuvent être percues par des oreilles novices. Ces tintements singuliers, il ne les a entendu qu'une seule fois depuis des mois.  Son Sire n'est pas du style à gaspiller son Talent pour des raisons frivoles.  Et si une néonate a été témoin de Jukka, cela commence à faire beaucoup de coincidences qui s'accumulent dans le sillage de la jolie rousse.

-Je ne te connais peut être pas mais, Kitten, tu ne fais confirmer que tu cathalyses un certain nombre d'éléments dérangeants autour de toi. - Il décroises ses bras et dénombre lentement sur ses doigts- Premièrement, tu es vue en compagnie de Yasha, à moitue nue, et vous etiez salement amochés. Aucun fait n'a filtrer sur ce qui vous a mis dans cet état là. Deuxièment, c'est cette même nuit que mon Maitre a ouvert un Portail, ouverture dont tu viens de me confirmer que tu avais été le témoin direct . Et etrangement, quelques nuits plus tard, Notre Prince est Officiellement de retour en son Royaume. Tu ne trouves pas que cela fait beaucoup de coincidences?  Troisièment... Tu veux connaitre le troisièment?

Sa voix se durcit et il n'y a plus d'indulgence dans ses manières. Non seulement elle attire les ennuis, mais de manière bien plus subtile, le danger. Il n'en a pas peur, non. Mais il n'a pas survecu en se jetant dans la gueule du loup sans prendre le temps de s'armer. Et il souffle un vent mauvais sur le Bastion.  Et il ne sait pas encore dans quelle catégorie ranger le bébé.

-Troisiement, il y a trois nuits, des hordes de Cadavres déments ont deferlés sur l'ensemble du Castel. Une arme monstrueuse et impitoyable. Et devine quel est le seul Illusionniste Vivant capable de créer ces créatures? Je pense que tu le sais déjà. Et peu de temps après...  C'est une autre manisfestation de puissance incroyable qui nous est tombée dessus. Une sensation presque cosmique. Une réduction de l'espace temps qui a détruit les zombies précédant. Et là encore, un seul Illusionniste a la stature, possède la force pour une telle manifestation, et surtout l'audace et le rang necessaire pour oser les toucher.  A ce moment là, j'etais en compagnie d'Akilina qui s'est inquiétée pour toi, on est allé te chercher dans tes appartements. Hors, tu étais introuvable. Où etais tu, Kitten? Hum? Ou etait l'intrigante petite neonate qui semble avoir le don de se trouver non loin des situations les plus critiques de ces derniers mois?

Il laisse un silence pesant resonner après ses paroles. Il sait déjà qu'elle ne répondra. Si il n'y a aucune information confirmée, lorsque les Deux Seigneurs Funéra s'affrontent, il vaux mieux faire taire sa langue et les commérages. Si l'on tient à sa tête. Et Diane accumule trop de suspiscions pour qu'elle soit non concernée. Si elle a une once de jugeotte, et il lui souhaite, elle se fera discrète sur ces sujets. Mais c'est toujours agréable d'avoir ses suppositions confirmées, même par un déni ou un refus de s'aventurer sur le sujet.

-Bon, tu le veux pour où ton portail?

Il semble lire dans ses paroles des informations qu'elle ne croit pas avoir donné. Des données qui doivent rester scellées. Est ce qu'elle a été trop loin en parlant de la brèche? Diane s'impose un visage impassible mais l'analyse du Polonais est extrément précise, et offre l'appercu d'une intelligence fine. Okay. Sexy et et pas con. Elle saura s'en souvenir alors qu'il arrive à ses conclusions précises.

Il lui donne un résumé impitoyable des derniers evenements qui ont secoué le manoir. De l'apparition ensanglantée des deux néonates, au retour du Prince en finissant par les deux illusions les plus puissantes qui ont secouées le royaume depuis elle ne sait pas combien de temps. Et il la place plus ou moins au centre sans se tromper de beaucoup. Elle ne peut se permettre de lui donner la moindre confirmation. Avant que ses pupilles ne s'agrandissent légèrement. Ils sont venus la voir avec Aki?? Elle se sent rougir. Si jamais ils étaient venus un peu plus tard dans la nuit.... Elle rougit. Alors qu'une nouvelle bouffée de plaisir l'envahit. Cela ne fait que trois nuits qu'elle a vu Carigän et l'envie de le revoir, d'être à nouveau dans ses bras, d'être proche de lui, de savoir si ce qu'elle a epprouvé avec lui était l'effet d'une nuit.... intense ou quelque chose de plus profond. Probablement juste le stress de la soirée. C'est sur. Normal. Heureusement que la nuit prochaine, elle a organisé une petite soirée entre filles, histoire de se défaire la tête de tout ca.

Elle adresse un sourire mi figue mi raisin à Stanislav. Elle ne peut s'avancer sur aucun des points et il l'a parfaitement compris. Elle se contente d'esquisser un vague geste de la main et de se remettre sur pied. Laissant un silence plus que révélateur ponctuer ses déductions. Avant qu'un sourire plus franc ne vienne éclairer les traits de son visage. Diane se rapproche de lui et plante un baiser sur sa joue.

-Merciiiiiiiiiii. Tu crois que tu peux me l'ouvrir pour Saint peterbourg? Précisement au 51 Nevsky Prospect?

Un demi sourire vient ourler les fines lèvres du Cosaque alors que son silence est une parfaite réponse. Stanislav ne cherche pas à enfoncer le couteau dans la plaie. Il est pleinement satisfait de savoir que ses déductions sont justes. Plonger plus profondement sur ces sujets ne pourraient lui être que néfaste. Il trouve Jukka  bien plus exigeant qu'à l'ordinaire et il ne désire aucunement s'engager sur des chemins boueux.

Lasssé de ce jeu de lion et kitten, il décide de lui accorder ce pour quoi elle le houspille depuis qu'elle s'est invité dans sa salle d'entrainement, rompant avec la routine précise de ses enchainements. Le franc baiser sur sa joue ne manque pas de le surprendre et il hausse un sourcil devant l'impetuosité de la néonate. Avant que Diane ne puisse se retirer, il use d'une touche de célérité et attrape son menton entre deux doigts. Pour embrasser très légèrement ses lèvres. Il y a une lueur de malice qui s'exprime librement aux fonds des prunelles céruléenne, alors qu'il la relache déjà.

-A force de jouer, tu risques de te brûler, Kitten, la prévient il, amusé.

Si elle est aussi tactile avec tous les cainites qu'elle croise, il ne faudra pas s'étonner qu'ils prennent largement leurs libertés avec elle. Surtout avec d'aussi appétissantes lèvres cerises. Il s'éloigne et se place à quelques pas d'elle. Si il est supris par la précision de l'adresse, il n'en montre rien, mais son avertissement est implaccable. Tout son langage corporel est de calme et de concentration. Il émane de lui un serieux qui force l'attention. Stanislav parle peu, mais il impose qu'on l'écoute.

-Tu ne t'approches pas de la Fenêtre tant que je ne t'ai pas dit que tu ne risquais rien. Elle peut être extrement instable et tu n'as aucune envie de te retrouver avec une main tranchée. Sachant que tu n'es pas l'Orfèvre, elle repoussera. Peut être. Ce n'est pas une expérience que j'ai envie de tenter.

Lentement, autour de lui, l'air prend une qualité plus fine, plus diaphane. Elle parait papillonner autour de lui, à la manière de ces trop chaudes journées.  Il exécute de lents mouvements, une danse silencieuse et précise. Sur son bras, des symboles prennent vie et s'illuminent. La présence de la rousse s'efface pour ne plus laisser que la vitalité de sa Magie prendre corps dans la réalité. Il sourit. Un sourire qui n'a plus rien du Jeu. Un sourire qui trahit l'unité totale qu'il ressent avec l'Univers qui l'entoure. Son sentiment de pleinitude. Lorsqu'il sent que les énergies vrombrissent au bout de ses doigts, alors seulement il exécute de son bras gauche une diagonale qui tranche net l'espace. Doucement, il écarte le bord de cette brèche avec son autre main. Avec une précaution infinie, il crée un ovale sur l'adresse demandée par Diane. Et lorsqu'il perçoit où il a crée, il ne peut retenir une grimace de dépit.

-Une boutique de robe, Kitten?! T'es serieuse là?!  Vous êtes toutes obsédées par ce Bal, ma parole!!