Illusions et Tempêtes
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Le Pacte [Scott Diane ]

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Le Pacte [Scott Diane ] Empty Le Pacte [Scott Diane ]

Message par Diane Mansiac Ven 26 Jan - 8:44

Scott


Purée que je me faisais chier ! Assis dans mon fauteuil en cuir, le ronron des turbines du jet en musique de fond, je me suis penché vers le hublot pour voir… rien. Du noir en haut, du noir à l’horizon et du… noir en bas. J’avais beau scruter la pénombre, y’avait rien. Je me demandais comment j’avais encore réussi à me fourrer dans une telle situation. J’avais beau me résumer la situation, ça restait un peu un mystère. Coup de fil de Nahco, chef des métamorphes, convocation à New York, escale super sympa, où j’en ai bien profité, y’avait longtemps que j’y étais pas retourné. Briefing de mission, valise diplomatique, avion et me voilà en route pour le nord de l’Europe. Heureusement que je m’étais arrêté à New York pour acheter la plus grosse doudoune possible, histoire de pas mourir de froid quand le boss m’a dit que ce genre « d’accessoire » n’était plus nécessaire. Ouais, ben je préférai avoir une grosse veste et passer pour un plouc que d’éventuellement me geler les miches et avoir la classe. Jet’ m’a dit que c’était juste une histoire de confiance, enfin moi je pense surtout que c’était pour tester ma confiance, ouais ! Nahco aurait pu questionner Jethro au sujet de ma loyauté et l’affaire aurait été réglée. Je serai pas dans ce zingue à plus de 10'000 pieds d’altitude à me faire chier comme un rat mort.

Y’avait bien Marion, le bras droit du Chief de clan, qui voyageait avec moi, mais bon, elle avait le nez collé à son IPad et était pendue à son oreillette. La compagne idéale… J’suis sûr d’ailleurs qu’on me l’avait collée dans les pattes pour me surveiller. Depuis le décollage, j’ai eu droit à deux regards, grand max. D’ailleurs, pourquoi m’avait on collé un chaperon, j’allais pas aller bien loin alors que l’avion survolait l’atlantique. J’ai bien essayé d’entamer la conversation mais elle était pas très réceptive. J’me suis même assis à côté d’elle pour lui montrer des photos de Marie, Toulouse et Berlioz, mais elle s’en foutait complètement. J’avais plus l’impression de l’emmerder qu’autre chose.



J’ai appelé Eugène avec qui j’ai parlé une bonne heure à raconter des conneries plus débiles les unes que les autres. Gégène c’est mon pote. Un gars en or ! Puis j’ai smser avec Lara, on a essayé de faire un facetime mais bon, faire ce genre de truc entre deux vampires, c’est pas la meilleure idée. J’ai fait les cent pas entre les sièges sous l’œil totalement désintéressée de la miss. Une quantité non négligeable de cocktail a été bue et je me suis même fait une petite ligne de coke. J’ai maté Jurassic Park, fait un nombre incalculable de partie de Candy Crush et j’ai fait quinze aller – retour aux chiottes… même si je n’éprouvais plus le besoin de pisser. J’ai failli demander à la miss d’élucider ce mystère, à savoir où passait tout le sang que je buvais, mais j’ai fini par m’abstenir.



Le truc, c’est qu’avant, je m’endormais dans les transports et je voyais rien passer du voyage. Mais voilà, ma condition fait que ce genre de chose ne m’arrivait plus. J’ai bien essayé de faire une sieste, mais rien ne s’est passé.



L’hôtesse, une jolie petite blonde, est enfin venue nous signaler que le jour allait se lever. Miss a abandonné sa tablette et m’a fait signe de la suivre. J’ai levé un sourcil sans vraiment comprendre ce qu’elle me voulait. Nahco m’avait dit qu’il avait organisé le transfert durant la journée mais il avait été assez flou sur le « comment ».



J’ai remis mon bandana en place, enfilé mon blouson en cuir, tout en vérifiant d’avoir ma flasque, mon sachet de coke et mon paquet de clope, attrapé ma grosse parka, bonnet et gants et j’ai suivi mollement et sans entrain les deux gonzesses. Blondy et la miss m’ont fourré dans une vulgaire caisse en bois qu’elles ont soigneusement cloué. J’suis pas particulièrement claustro mais bon, j’avais pas imaginé finir mon voyage entre quatre planches. Heureusement que la torpeur est arrivée assez rapidement parce que je commençais déjà à attaquer la planche la plus proche de ma main.



…......................



Quand je me suis réveillé, je me sentais vachement moins à l’étroit, y’avait plus de caisse et les turbines avaient été remplacées par un bruit de moteur. On m’avait casé, tant bien que mal, sur une banquette arrière d’une bagnole et recouvert d’une vieille couverture puante. J’ai essayé de me déplier sans grande réussite. Sur mon bide, j’ai retrouvé la mallette qui était attachée par une chaîne à une menotte qui elle-même entourait mon poignet. Ca a fini par me réveiller complètement. Quel crétin avait eu cette idée débile ? C’était pas ce vulgaire lien qui allait retenir un vampire… Me redressant et repoussant la couverture, j’ai découvert un paysage bleuté. Y’avait de la neige partout ! Mon Loup s’est agité, impatient d’aller batifoler dans les flocons virevoltants. Le passager s’est retourné et m’a tendu une grande bouteille en plastique contenant sans aucun doute l’élixir vital. Pour la discrétion, il repassera, on était pas en train de partager le dernier Beaujolais Nouveau ! En plus, je savais pas trop si j’osais boire ou pas. Déjà que j’allais dans un coin paumé de la planète, dans un monde où l’illusion était maîtresse, fallait pas pousser. J’allais pas boire n’importe quoi de n’importe qui ! Le mec m’a fait un signe de tête, sans ouvrir la bouche. Il a bien compris ma méfiance et a pris une gorgée. Dans un anglais très approximatif, il m’a presque ordonné d’étancher ma soif. Nahco avait dû avertir mes futurs hôtes de mon jeune âge et de mon caractère un peu intempestif.



Le véhicule s’est immobilisé et j’ai tendu le cou pour voir un cabanon qui ressemblait fortement à un poste frontière. Un mec est sorti de nulle part, en tout cas pas de l’habitacle de fortune qui menaçait d’une minute à l’autre de s’écrouler sous le poids de la neige et nous a fait signe de sortir de la voiture. Ravi de mon achat new-yorkais, j’ai enfilé ma veste et je suis sorti presque en sautant dans la neige. Mon loup me suppliait de lui laisser la main sur notre corps mais j’ai résisté en lui promettant de le lâcher dans pas longtemps.



Un gros costaud nous a gueulé dessus en je-ne-sais-quelle-langue, j'ai regardé les autres et j'ai suivi le mouvement, l'attaché-case dans une main et une poignée de neige dans l'autre.



Salut les gars, désolé, je parle pas trop le … heu enfin je parle l’anglais. On peut m’expliquer ?


J’ai regardé les différents mecs et j’ai jeté mon dévolu sur un ptit jeune qui faisait moins suédois que les autres.


- Toi là, le petiot, j’suis sûr que tu parles anglais… Tu pourrais me traduire steuplait ?


Son visage de chérubin sculpté par une expression polaire, le chef Illusionniste scrute l'émissaire du royaume Métamorphe. Les quolibets qu'il perçoit ne lui font vraisemblablement ni chaud ni froid. Il lui faut juste cadrer les choses.

- Je suis Archambaud de Saint-Amand. Ton Chef m'a fait part de ta venue, dit-il, dans un anglais parfait dont la diction est altérée par un accent français à couper au couteau. Cependant qu'il entame les discussions, ses hommes de mains, trois escogriffes de type scandinave ainsi qu'une longue blonde au visage maléfique, viennent le flanquer naturellement.

- Nul besoin de traducteur, de fait. Tu as la missive de ton chef avec toi ? répond t-il, et sa voix d'enfant flûté charrie d'étranges tonalités, dépourvues d'insouciance.


J’ai levé les mains, naturellement, c’est venu tout seul. Archamachin de St.-Truc, certainement un nobliau français à en juger par son accent devait être le leader de ce joli petit comité d’accueil. J’ai ravalé le commentaire qui me brûlait la langue en sentant son aura impressionnante. D’expérience « jethrosienne » je ne devais pas me fier à l’apparence. La boule de neige est retournée voir ses copains et j’ai pointé de ma main libre la mallette accrochée à mon poignet.


Ouais, elle est là. On est arrivé ?


C’est à ce moment que je me suis rendu compte que j’avais aucune idée d’où pouvait être la clef de la menotte. J’ai soupiré et je me suis dit qu’on verrai ce détail le moment venu. Blondasse est venue me fouiller et j’ai levé les sourcils.


Oh calmos… j’suis pas armé ! J’viens en paix moi !

Les bras croisés sur la poitrine, Archambaud laisse son acolyte opérer une fouille de l'émissaire, laquelle met du coeur à l'ouvrage et ne laisse aucun recoin digne de soupçon. Avant de retourner gonfler les rangs du chef, elle témoigne à l'émissaire d'un long sourire effilé ou perle une pointe de provocation.


- Rien, Archambaud, se fend t'elle de sa voix-poison, partant s'adosser contre un mélèze. Machinalement, la voilà à jouer avec une dague de belle facture dont les entrelacs gravés piègent des éclats de lune.

- Non, tu n'es pas tout à fait arrivé. Le Bastion des Illusionnistes se trouve bien plus au sud, dans les massifs Ouraliens. Mais les terres sont impraticables, et il n'existe nulle ligne de train ou aérodrome pour en faciliter l'accès. Il te faudra compter sur tes jambes. Ajoute Archambaud, tout en levant une œillade éloquente vers l'un de ses sous-fifres, lequel sort d'une gibecière au cuir parcheminé une longue carte enroulée. Il l'attrape et se dirige vers l'immense émissaire, sans sembler éprouver le moindre complexe quant à leur terrifiante différence de taille. Il s'approche, bientôt à portée.

- Je t'ai préparé une carte. Nous nous trouvons dans la toundra et tu ne pourras pas compter sur les réseaux humains, très fluctuants ici. Les dernières bourgades à la ronde sont très rustiques, dit-il, avant de lui tendre le parchemin. Tu en as pour... dix nuits de marche ?


Evidemment que j’ai rien, banane ! J’te l’avais bien dit ! Pourquoi on ne me croit jamais ? Par contre, je lui aurai bien piqué sa dague qui était sacrément balaise et jolie. Faudra que je m’arrête au souvenir-shop du coin pour en ramener une comme ça à Lara. Elle l’adorerait, j’en suis certain. J’ai ouvert la bouche pour demander où je pouvais en trouver une mais je l’ai bien vite refermée quand St.-Truc m’a annoncé que j’avais dix jours de marche devant moi. Mes yeux se sont arrondis, j’ai battu des cils, un peu comme une blonde qui comprend pas trop ce qu’on lui dit et j’ai remis machinalement mon bandana en place.


Heu… mec, j’suis du Sud moi…

Machinalement j’ai pris la carte sur laquelle j’ai jeté un coup d’œil. Il m’a bien fallu 30 secondes pour me rendre compte que je la tenais à l’envers avant de relever mon regard sur le môme.


Ecoute mon gars, ça va pas trop le faire là. C’est pas que ça me fait peur mais… enfin… disons que… Et pis Nahco il attend une réponse avant dix jours, tu comprends, non ? Je vais trouver de la bouffe où moi… tu sais… une bouteille de contrex, même pleine, ca va pas suffire. Même pas un hélico ?

Une onde de perplexité se répand au sein de la petite escorte illusionniste. Certains se coulent quelques regards perplexes, à l'exception d'Archambaud qui demeure concentré sur l'émissaire, gardant pour lui son impression. Les métamorphes sont un royaume naissant, encore fragile. Si Nahco Mawihio s'enquiert de telles énergumènes en tant qu'émissaires... la prospérité de leur royaume semble sur le fil du rasoir. Sans doute une relation d'indéfectible confiance lie t-elle le chef métamorphe à cet étrange trublion, car pour la discrétion, on repassera. De ses réflexions, l'enfant ne laisse rien affleurer. Il accueille les élucubrations de son hôte avec un sourire éthéré.

- Je ne suis pas ton gars, rétorque Archambaud avec une voix amène, mais implacable. Nous nous passerons des familiarités, si tu veux bien.

- Un hélicoptère est inconcevable. N'oublie pas que nous cohabitons avec l'armée russe humaine, et nous nous gardons de sous-estimer les mortels. Le jet privé était déjà un luxe à mon sens. Plus tu attires l'attention sur toi, plus tu risques de tomber dans des mains ennemies et de porter préjudice à ton chef, ce qui pour l'heure, est le cadet de nos soucis à nous, Illusionnistes. Aujourd'hui, rien ne lie nos Clans. De telles paroles voguant sur sa voix de soprano ont quelque chose d'irréaliste.

- Ton chef devra attendre, malheureusement. Quant à toi... et bien s'il t'a choisi, en tant qu'estafette, sans doute es-tu plus débrouillard qu'il n'y paraît. Les forêts sont giboyeuses, tu trouveras de quoi t'improviser un quatre heures. Il existe nombre de cavernes et de terriers dans lesquels tu pourras séjourner. Un léger sourire accompagne ses explications. Vaguement méprisant. - Si toutefois cela t'indispose, libre à toi de retourner d'où tu viens et de dire à ton chef que le voyage t'incommode. Il enverra peut-être quelqu'un d'autre. Pour l'heure, nulle alliance, nul pacte ne lie les deux clans, quand bien même des relations bienveillantes se sont naturellement établies aux grés de conseils de Pâv. Aussi, il n'est nulle question de favoriser l'émissaire dans sa mission, tant que rien ne sera prononcé officiellement.


Un rictus nerveux a secoué ma lèvre supérieure, ne sachant pas très bien si je devais rire ou m’inquiéter réellement. L’anxiété a pris le dessus. Mon regard a balayé l’assemblée de vampires qui se tenait devant moi. J’aurai mis ma main à couper mais aucun de ces gaillards n’avaient moins de 200 ans minimum. Le rire d’Eugène a traversé ma tête et j’ai fini relâcher mes épaules qui étaient totalement crispées, rah poto qu’est-ce que je ferai sans toi ! Putain Jethro, tu ne m’as pas préparé à ce genre de truc… Et merci Nahco, t’aurais quand même pu m’avertir.


Ouais excuse moi, m… heu Monsieur Archambaud. J’suis désolé mais j’ai pas trop l’habitude de ce genre de mission ? Tractation ? Entrevue ? On m’a dit de donner ces documents à Monsieur Funéra Carigän, que mon voyage sera simple, qu’il s’agissait juste d’un aller – retour. Mais bon, je comprends…

En fait, non, je ne comprenais rien à rien. C’était quoi Pâv ? Et pis bon, pourquoi il était tellement méfiant le môme ? En plus, les papelards, ils auraient pu se les mailer, ça aurait été franchement plus simple et plus économique !


J’ai commencé à retirer la parka mais arrivé à la main qui était attachée à la mallette, je me suis retrouvé comme un con à pas pouvoir me déshabiller. J’ai farfouillé dans mes poches et j’ai trouvé une minuscule clef qui a illuminé mon regard. Croisant les doigts, j’ai tenté le tout pour le tout et… Dieu existe ! (même si je n’y croyais plus depuis longtemps). La serrure s’est ouverte et j’ai pu continuer mon effeuillage. Arrivé au pantalon, je me suis arrêté.


Vous pouvez au moins envoyer mes vêtements là où je dois aller s’il vous plaît ? Histoire de pas devoir me balader à poil chez vous…

Sans gêne aucune, j’ai retiré mes pompes et baissé mon jeans. Nu comme un ver, j’ai adressé un sourire navré à St. Truc, ramassé la mallette et je me suis dirigé vers un gros tronc pour amorcer la métamorphe. Un peu de décences quand même…



Si l'enfant reste de marbre alors que l'émissaire se perd en balbutiements, certains de ses sbires se fendent de sourires gouailleurs, autant de petites lunes sarcastiques rutilant dans le soir tombant. Satisfait de la tournure des événements, Archambaud opine lentement du chef tandis que le colosse semble prendre conscience de sa mission.



- Aucun voyage n'est simple. Non seulement nous devons composer avec les autorités humaines, mais également avec les clans ennemis. Sois discret. Si ta missive tombe entre des mains ennemies, sache que nous nous dédouanerons de toute responsabilité, et je parle là au nom de mon Roi, Lâche froidement Archambaud, retournant auprès de ses compagnons d'un pas paisible.



Son visage, aussi pur que la neige, voit un sourcil se froncer vaguement alors que l'énergumène entreprend de se dévêtir. La blonde qui l'accompagne se fend d'une quinte ricassière qui croasse lugubrement entre les branches, longs doigts noirs et sclérosés, des arbres nus. Un rictus fat aux lèvres du banneret.



- Oublie tes vêtements. Je ne vais pas détacher un de mes hommes pour ces vétilles, mais sois assuré qu'on te fournira une fois seras-tu arrivé à bon port. Nous sommes un vieux royaume et répondons des vieilles traditions d'hospitalités... du moment que nos visiteurs n'ont pas de mauvaises intentions.



L'homme disparut derrière un arbre, et l'un des bras-droit d'Archambaud, sur un signe de tête de celui-ci, vint ramasser les vêtements abandonnés dans la neige, afin de ne laisser nul trace de cette éphémère rencontre.



- Bonne route, émissaire.



Bonne route ? Mais quel connard ! Jusqu’au bout j’ai cru que c’était une blague… mais non ! J’étais suffisamment énervé pour que la métamorphose arrive rapidement. Je me suis accroché au tronc quand le changement est arrivé. J’avais beau serrer les dents, j’ai quand même fini par hurler sous les craquements divers de mes os. J’adorai être un loup, mais bordel, cette foutue transformation est quand même une saloperie ! L’avantage, c’est que c’était parti pour dix jours de loup, bien que… comment ça allait se passer au petit matin ? Le moi humain a été repoussé au fond du crâne humain et c’est Lui qui a pris le contrôle.



Mallette dans la gueule, j’ai rejoint la route. Mon flair a détesté les effluves des voitures. J’ai croisé un regard clair de vampire contre lequel j’ai grondé profondément mais m’imprégnant de l’odeur qui flottait dans l’air. Mon Loup était ravi de cette longue escapade qui s’annonçait palpitant pour lui. Il allait pouvoir prendre le contrôle total pendant tout ce temps. Pour ma part, rien que d’y penser, j’étais déjà fatigué. Je me suis éloigné du poste de contrôle, m’enfonçant dans la nuit. A petites foulées, j’ai traqué une bestiole mais la piste n’a mené nulle part.



Alors, ma longue marche a débuté. La carte qui m’avait été présentée flottait encore dans ma mémoire mais le Loup s’en fichait. Il savait ce qu’il cherchait. J’ai lâché les rênes et je l’ai laissé faire. Aucune idée du temps que ça a pris. A l’aube, je trouvais des cavernes ou des terriers desquels je chassais ou mangeais les occupants. Dès la nuit tombée, je reprenais forme lupine, Lui permettant de choisir notre direction. Je me suis battu tant contre la météo capricieuse que contre d’autres loups. Un mâle solitaire est rarement le bienvenu sur des terres déjà habitées. Je me suis perdu au fond d’un ravin, incapable de franchir les parois abruptes, m’obligeant à retourner sur mes pas. La mallette a été oubliée me forçant à faire demi-tour. J’ai dû éviter des braconniers, en tuant un au passage. Ca faisait un baille que j’avais pas manger et bu du sang humain. En tout cas, je me souviendrais de cette foutue mission ! Avant chaque transformation, je me forçais à repenser à tous ceux que je connaissais et aimais, sans oublier l’objectif final. Hors de question que l’esprit canin prenne le dessus.



Le compte des nuits avait disparu dans les méandres de mon esprit, tant humain qu’animal. Par contre, l’odeur acide des vampires persistait dans mes narines. La lune était pleine au trois quart quand soudain ma truffe a dégoté LA Piste. Une douce colère a réchauffé mes entrailles et j’ai avancé en zigzagant, me méfiant d’éventuels guetteurs. Vu la parano des mecs, il devait forcément y en avoir. Il m’a fallu deux nuits de plus pour enfin être sûr d’être parvenu au bon endroit.



Maintenant, toute la difficulté consistait à ne pas me faire abattre par ces crétins de veilleurs. J’avais la certitude d’y être, mon flair ne me mentait pas, mais j’ai jamais pu voir le moindre bout de mur ou n’importe quoi d’autre, prouvant qu’il y avait un bastion de vampires. Après quelques hésitations, je me suis décidé à y aller franco. Je me suis enfilé dans une vallée, flanquée de chaque côté par des falaises infranchissables. Personne n’était en vue, pourtant la mort flottait dans le mélange boue – neige. J’y étais. On a eu une conversation un peu houleuse avec mon Loup mais j’ai gagné et j’ai repris forme humaine. Toujours à poil, la mallette à la main, j’ai avancé tranquillement. Un mec se baladant les miches à l’air, ça devait pas trop se croiser souvent dans les parages. Ils devaient forcément me voir et surtout savoir qui j’étais.



Cinq mecs se sont littéralement matérialisés devant moi, j’ai lâché un petit cri un peu bizarre vu que j’avais pas eu l’occasion de beaucoup parler durant tout mon voyage.



Salut les mecs. Je suis Scott Mac Cormick et je suis l’émissaire des métamorphes.
On ne vous attendait plus. Vous avez un mois et 9 jours de retard.
Ah ouais quand même… Bah, j’ai visité votre belle contrée.
Suivez nous !


Magnifique le comité d’accueil. Au fur et à mesure qu’on avançait, la brume se déchirait me laissant voir, petit à petit,  la Citadelle des Illusionniste.



Ah bah la vache ! Vous faites pas semblant ! C’est immense !


Evidemment, y’a que le silence qui m’a répondu. Ils ont même pas bronché. Cool les mecs. On s’est arrêté devant une lourde porte où on m’a quasi jeté un pantalon à la gueule en me faisant signe de l’enfiler. Trop aimables… Une bouteille de « Contrex » est également venue à ma rencontre que j’ai bue sans qu’on me l’ordonne. Bon sang que c’était bon ! A partir de là, tout a été très vite. On m’a emmené directement dans ma piaule où y’avait des fringues et suffisamment d’élixir pour abreuver toutes les soifs du monde. Après une bonne douche, j’ai enfilé les vêtements qui m’allaient à merveille et qui correspondaient parfaitement à mes goûts. Bottes, jeans, pull et veste en cuir. Et pour couronner le tout, un sublime bandana qui est immédiatement venu coiffer mon crâne. Quel bonheur que d’être moi à nouveau !



Je sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai eu une envie terrible de sortir de ma chambre et d’aller me balader. Mallette à la main, elle avait sacrément souffert du voyage, mais il était hors de question que je m’en sépare, je suis sorti de ma piaule pour tomber nez à nez avec un mec qui était posté devant la porte.



Ah ben tu tombes bien toi ! Tu parles l’anglais ? J’irais bien dans un coin genre bar… resto pour vampires ou n’importe quoi mais où y’a des gens.


Le gars a acquiescé sans piper mot et m’a fait signe de la suivre. Durant le trajet, j’avais un sentiment étrange : entre le déjà-vu et le fait d’être surveillé, ce qui devait être le cas. On est arrivé devant une porte d’où des sons sympas filtraient. Je suis entré le sourire aux lèvres, appréciant la musique slave qui se déversait des haut-parleurs. J’ai choisi une petite table et j’ai sorti le paquet de cigarette qui se trouvait dans une de mes poches, dans l’autre y’avait un sachet de coke.... Ils avaient vraiment pensé à tout !
Diane Mansiac
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Message par Diane Mansiac Sam 27 Jan - 14:11


Trois nuits. Trois lever de Lune. Trois torpeur. Qui pèsent sur l'esprit vagabond de Diane. Sans Lui. Elle a conscience que le Roi des Brumes ne peut contrôler parfaitement son temps. Ses obligations et Veragän ne lui offrent que si peu d'espace à Lui. A Eux. Pensées sauvageonnes qui dansent dès que l'Astre Nocturne éteint ses rayons. Elle s'anime et se lève. Cherchant d'instinct la silhouette d'albatre aux contrastes de ténèbres. Absente. Il n'a pas pu la rejoindre pour quelques instants volés avant leur torpeur, pour ses bras autour de sa taille et ses lèvres aux siennes, pour ce frisson arc-en ciel qui lui est devenu aussi vital que familial. Ce n'était que la nuit précédente et pourtant... Une éternité.

Une cigarette qu'elle fume à demi en contemplant les montagnes de l'Oural, s'absorbant dans cette beauté sauvage qui fait vibrer ses veines. Elle ouvre son Aura pour mieux capter les vies multiples qui peuplent les lieux. Non pour les espionner ou les comprendre, mais pour mieux les ressentir. Ses prunelles myosotis s'attardent sur le vol d'un Grand Duc qui ne tarde pas à fondre sur sa proie. Pour remonter avec sa grace naturelle, victime enchassée entre ses serres. Elle peut presque imaginer les courants qui embrassent ses plumes et son instinct affuté.

Elle n'attendra pas son appartement à se languir un quelconque message. Non. Soit Carigän est là, soit non. Et la Flamme ne supporte pas de rester cloitrée sous le joug d'un maigre espoir. Si il ne quitte pas ses songes, si chacun des pas qu'elle esquisse est ombré de son absence, elle ne s'empeche pas de s'ouvrir à la nuit. Elle découvre avec une stupeur mélée d'émerveillement que depuis leur premier Eveil ensemble que les élans qui la poussait vers lui eclosent en des sentiments bien plus profonds. Depuis qu'elle a lavé dans ses prunelles d'Onyx les plaies purulentes de ses souvenirs, Diane peut accepter que son attirance instinctive n'était que la reconnaissance de son Âme Jumelle. Un verre de sang, deux, plusieurs. Jamais la néonate n'omet de se nourrir. Et si elle préfère le frisson de la Chasse, elle s'accomode parfaitement de cette vitae offerte. Elle écrase sa cigarette alors qu'elle se détourne de la nuit embrumée pour se vêtir. Elle hésite quelques secondes. Non. Pas de noir. Pas cette nuit. Un chemisier en lin cuivre, un pantalon à pince blanc, une paire de bottine à talons confortable, elle ne cherche pas la poudre aux yeux, simplement le confort et une pointe de charme, pour elle même. Que l'Amazone accentue par un trait de maquillage, et ses mèches folles retenues par une pince sur l'arrière de sa nuque. Pas de sac à main, accessoire inutile dans le Bastion, mais simplement son paquet de cigarette et son briquet dans le perfecto qu'elle passe sur ses épaules.

Est ce qu'elle doute? Non. Est ce qu'elle a peur? Non. Non. Il ne lui a fallu qu'un instant pour savoir qu'elle irait au bout de cette Passion. Qu'elle irait au bout de cette fusion qui la sublime. Si elle doit en sortir cabossée et brisée, Diane en accepte le risque. Tout plutôt que de ne pas oser et se retourner ensuite pour se rendre compte qu'elle a préféré se protéger et rester dans ses peurs, se fermer à Carigän par la crainte qu'il agisse à l'instar de son Sire. Si avec le Prince des Illusions, ils ne doivent être Miroir que l'espace d'un souffle, elle boira ce souffle jusqu'à la lie. Elle croise 'Jita et un sourire nait sur ses lèvres alors qu'elle va échanger quelques mots avec sa presque voisine. Anisim ne doit pas être loin, mais l'indoue ne prend que quelques secondes, pressée de se rendre à son cours avec la terrible Syhia. Un retard serait source de remontrances, sans parler d' humiliant et la rousse ne la retient pas. Elle grince des dents à la simple pensée du Maître Illusionniste. Sans compter le tableau au vitriol fait par Yasha, qui déjà ne l'engageait guère, son titre officieux rappe sa contenance. Favorite du Roi. Néanmoins, elle s'interdit de poursuivre sur cette voie, n'ayant encore jamais croisée la courtisane. Et pour l'heur, c'est au creux de ses épaules que s'attardent les lèvres de Carigän.

Ses pas la conduisent vers une aile qu'elle n'a encore que peu exploré puisque ses déplacements étaient confinés à l'une des galleries des Apprentis, mais au moment où le Loup lui a ouvert toutes les parties communes, des portes dissimulées se sont révélées, des corridors clos sont apparus, des murs se sont effacés pour se conformer à la volonté toute puissante. l'Amazone se laisse porter par sa curiosité et étudies les nouvelles têtes. Et... elles sont nombreuses. Le médaillon de Döjöödörj est dissimulée sous sa chemise, son émeraude brille par son absence. Ne supporte plus de la porter. Pas détruite non... juste.. releguée au fond d'un tiroir. Une groupe d'une petite demi douzaine de cainites entrave son chemin et elle ne désire pas attirer l'attention sur elle. Poussant la première porte sur sa droite, Diane se faufile dans la grande pièce qui s'ouvre à son regard. Un peu abasourdie par les notes brutales de musiques qui sont diffusées et par les pensées diverses qui ne la quittent pas, la néonate manque de trébucher sur une malette qui se trouve sur son chemin. Par chance, elle se rattrape de justesse à l'épaule de l'escogriffe qui lui tourne le dos. Dans le mouvement, son pied a tapé dans la valisette, l'envoyant glisser proprement à plusieurs centaines de metre sur les dalles, au milieu d'une autre table occupée par quatre Fils de la Nuit.
Diane Mansiac
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Message par Diane Mansiac Lun 12 Fév - 9:33

Scott


Dieu que c’est bon ! Une bibine, de la bonne musique, des gens même si on les connaît pas et une ambiance chaleureuse. Enfin, ça c’est ce que je voulais me faire croire. Les accents sonores du jukebox étaient franchement un peu monotones et allaient me lasser très très vite. La populace qui m’entourait avait l’air plus qu’hostile, me poussant à garder une moue contemplative et expectative de la mousse de ma bière. Quant à l’ambiance, je ne perdais pas de vue que j’étais tout bonnement au cœur du clan des Illusionnistes, que je ne connaissais pas grand-chose de ces gens et que ma Louisiane me paraissait sacrément loin.



J’en étais à me demander comment allaient mes chatons quand mon épaule est partie vers l’avant, suivie de la mallette que j’ai vu filer à l’autre bout de la salle. C’est dans ces moments là que j’aime être vampire. Tout en me relevant, j’ai ceinturé une petite taille, toute fine afin de stabiliser la silhouette féminine qui m’avait percuté. J’ai fait un sprint du tonnerre, battant le record du 100 m. les doigts dans le nez avec un finish en plaquage de ma précieuse mallette. And Touchdown ! J’ai vaguement bousculé la chaise d’un mec mais je ne m’en suis pas trop occupé, trop content d’avoir récupéré mon traité que je me suis trimbalé dans la gueule durant tout mon périple. Coinçant la valise entre mes cuisses, j’ai levé mes deux bras, mimant le fameux touchdown en souriant largement au gars qui remettait sa chaise en place, espérant que cela suffise en excuses.



Voyant que personne ne suivait mon mouvement, je les ai intérieurement traités de crétins et j’ai rejoint la ptite miss rouquine. Passant ma main dans son dos, je l’ai muettement invitée à se joindre à moi.



Salut miss ! Moi c’est Scott, j’suis américain et je viens d’arriver.


J’ai croisé les doigts pour qu’elle parle anglais, mais bon j’ai suivi mon instinct ce qui marchait généralement assez bien. J’ai fait signe au barman qui a déposé devant la miss un autre verre de mousse.



Les quatre mecs nous ont jeté un regard bizarre et je les ai entendus ricaner bruyamment. Ils ont dit un truc dans une langue totalement incompréhensible et tout est devenu vague autour de nous. Un brouillard poisseux nous a englouti tous les deux, j’ai attrapé le poignet de la rouquine, tant par peur que pour la « protéger ».



La seconde d’après, on était sur ma moto, sur une route sans neige, bordée d’une épaisse forêt de sapins. Je roulais à gauche et je sentais les bras de la ptite Nénette fermement accrochés à ma taille. J’ai décéléré, changé de vitesse, mis mon clignotant et j’ai tourné dans une allée. Je l’aurai reconnue entre mille. Ce long ruban de goudron que j’ai remonté tant de fois. Je le détestais, le haïssais et j’avais vraiment pas envie d’être là. D’ailleurs, je me suis posé la question durant un quart de seconde ce que l’on foutait là, mais la pensée s’est évaporée aussi vite qu’elle était apparue.



Des lumières ont illuminées l’horizon et malgré moi, j’ai soupiré en serrant les mâchoires. La moto est repartie de plus belle et on est arrivé devant la grande porte. Un garde m’a fait signe de m’arrêter et de couper le moteur, chose que j’ai faite sans broncher.



Nous allons nous occuper de ranger votre engin. Il est tard, vous devriez déjà être rentrés, vous allez avoir des ennuis !


J’ai levé les yeux au ciel et j’ai obéi en ronchonnant. Mes mains se sont placées sur la taille de la miss que j’ai soulevée sans le moindre effort et je l’ai reposée sur ses deux pieds. Un sourire d’encouragement, j’ai pris sa main et j’ai foncé vers la porte qui s’est ouverte devant nous.



Un grand hall nous attendait, un hall que je connaissais que trop bien, avec tous ces portraits sortis d’un autre temps. Des œuvres d’art qu’ils disaient, des faits d’armes, des batailles, des mariages et autres suspensions du temps… pour se souvenir. Face à nous, ce grand escalier avec ses milliers de marches en marbre qui avaient trop absorbé de pas et là haut… le Maître des lieux qui nous fusillait du regard. C’était quoi son problème à celui là ? D’ailleurs il était pas mort il y a quelques années ?



Son image s’est ternie peu à peu, devenant transparente et finalement elle a disparu. J’ai cligné des yeux, cherchant à comprendre le phénomène. Mais un autre type, pratiquement le même, a pris sa place et a vaguement souri à la rouquine. Je me suis penchée vers la Nénette et j’ai murmuré à son oreille :



C’est quoi ce bordel ? Pourquoi on est à nouveau ici ? Le Château a été détruit… Vampire’s Kingdom n’existe plus !
Diane Mansiac
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Message par Diane Mansiac Lun 12 Fév - 9:39

Diane est confuse. Elle est rarement si maladroite dans ses gestes. Avant qu'elle n'ait eu le temps d'esquisser le moindre geste d'excuse, ou eu la moindre velléité d'aller chercher la sacoche de cuir façon ballon de rugby, il est déjà parti comme une flèche. La Flamme grimace lorsqu'elle le voit se jeter sous la table. Mais il est fou! Cinq secondes de plus, et ils auraient gérés la situation avec un peu de diplomatie.

Il manque de faire tomber un Illusionniste de sa chaise. Outch pas bon. Il a fait quasiement perdre l'équilibre à qui exactement? Une silhouette bien trop mince, taillée comme une allumette. Des cheveux blonds filasses façon sperpillère et un regard de Serpent. Ho, Coucou Ole. Non. Ils ne se sont pas oubliés et le regard qu'ils échangent est d'une animosité rampante. A coté de lui, Yasir est un veritable amour. Au moins l'algerien a de l'humour. Le scandinave, pas une once! Mais

Mais déjà l'étranger qu'elle a bousculé se tourne elle, et elle ne peut retenir un sourire à sa pitrerie. Elle se détend et quand il revient avec son trophée dans les mains et elle décide de laisser tomber l'incident. Elle s'assoit comme il l'invite et se présente à son tour.

-Enchantée de te connaitre, Scott, je m'appelle Diane. Ecoute, je suis vraiment désolée pour ta malette. J'aurais été te la chercher! C'est moi qui paye . -Lui, si il boit de la bierre, il serait pote avec Yasha- Si tu viens d'arriver, tu dois pas connaitre grand monde. Plus tard dans la nuit, si tu veux, on peut se retrouver avec quelques amis à moi?

Dans le dos de Scott, elle peut surveiller du coin de l'oeil Ole et ses trois comparses. Et en toute franchise, elle est pas certaine d'aimer leur ricanement. Pas du tout. Haussement d'épaule avant qu'elle n'observe l'americain. Il est vraiment immense! Et soudain, la Chasseuse se maudit. En plusieurs langues différentes. Car le brouillard qui tombe sur le bar n'a rien de naturel. Scott l'agrippe par le poignet mais elle ne bouge pas. Elle est en train de se demander quelle est la première tête qui va rouler.

A mesure que l'illusion se déroule, elle sent la colère qui se déploie en elle. Pour le moment, elle attend. Elle attend que les apprentis déploioent assez de corde pour qu'elle puisse les pendre avec. Aux paroles, expressions de Scott, elle peut deviner qu'il est completement absorbée par la scène factice qui est projetée pour eux. Pas elle. Ho, bien sur, elle ressent l'impression d'être une moto, mais le vent ne vient pas du bon coté. La route se dévoile, mais les arbres qui la bordent ne sont pas tous natifs de la même région. Amateurs! Ils devraient prendre des cours avec Veragän!

Mais sa rage ne devient vraiment réelle, une compagne présente et carnassière que lorsque elle comprend exactement là où ils sont. Et ses prunelles se chargent d'une dangereuse nuance carmine. Car cela signifie qu'il y a au moins un telépathe avec eux. Ou du moins qui est capable de capable de sortir des souvenirs de leurs têtes et de les confier ensuite au groupe. Il n'y a pas qu'un seul cainite qui fait cela. C'est un groupe. Et personne ne fouille dans sa tête. Personne. Enfin, sauf le Petit Prince. Mais parce qu'il a accès partout. A tout le monde. Un garde. Ils descendent. Diane ne bouge pas. Elle se nourrit de sa fureur. Attend le moment propice. Et scott reconnait les lieux. Une ancienne victime du Royaume, sans nul doute. Et vient la plus grosse connerie de toute. Ses prunelles s'élargissent devant Viktor qui... clignote. Ce n'est même plus de l'amateurisme à ce stade. C'est de la médiocrité. Elle finit par répondre, la machoire crispée.


-Oui. Le Royaume n'est plus. Reste avec moi. Ce sont ces petits cons!



Elle éclate d'un rire. Un rire sardonique. Un rire meurtrier. Et regarde droit devant elle. Dans le rien, dans la foret. Jusqu'à ce que la foret chatoie légèrement, jusqu'à ce qu'un Ole, les traits déformés par la rage apparaissent et que le reste de son tableau sombre, naufrage sans gloire. Il avance vers elle, et tente de l'attraper. Il est plus vieux, mais.... elle est tellement plus furieuse que lui. Diane passe sous son bras et lui décoche un furieux coup de genoux dans le ventre. Quand il se plie, elle l'attrape par la masse de cheveux crasseux et lui explose le nez contre la table en acier.

-Mais qu'est ce que vous croyez que vous êtes en train de faire bordel?! Comment est ce que vous pouvez être aussi cons?!
-Ho ca va la pouffiasse, tu parades comme si les lieux t'appartenaient, tu baises avec cette crevure de Lokesh-
Crayonne l'un des sbires d'Ole, que Diane n'a toujours pas relaché. Brun, les yeux clairs, il pourrait être seduisant sans la balabre qui mange la moitié de son visage et les marques de veroles dissiminées sur son épiderme. -Et ton pote, il arrive, balance nos verres par terre, se casse. Vous êtes en territoire Illusionniste là!

Diane... hallucine. Donc c'est encore parce qu'elle est pote avec Yasha, parce qu'elle ose ne pas raser les murs et parce que sa querelle avec Ole s'est avariée. Quand à Scott... mauvaise attitude et ca suffit? La colère de la rousse n'a pas diminué. Elle sait qu'ils sont centre de l'attention, mais cela ne lui suffit pas. De deux doigts dans la bouche, elle émet un sifflement strident. Assurant que cette fois, toutes les têtes sont vers eux. Ole essaie vainement se debattre, aussi cette fois, elle lui balance en passant un coup de genoux dans les parties. Histoire que son cri s'ajoute à l'ambiance. Sa rage est palpable. Son Aura se déploie et écrase impitoyablement tout ce qui l'entoure. Elle tremble presque tant elle a envie de leur sauter à la gorge.

-Mais vous êtes débiles, si profondement débiles que je ne sais pas comment vos Maitres tolèrent votre présence! Qu'est ce que ca peux vous foutre pour qui j'écarte les cuisses! On dirait de pauvres humains assoifés de cancan qui ne lachent jamais leur os. Et si vous êtes vraiment inquiet de savoir avec qui je partage mon lit, allez voir votre Roi pour voir ce qu'il en pense!
Elle tourne lentement sur elle même. La main sur la taille de Scott. L'obligeant à faire face à l'assemblée avec elle. Elle le relache pour sortir de son chemisier un médaillon. Un médaillon patiné par l'age dont le sygile est celui d'un Sablier Brisé en trois endroit. Elle le tend à bout de bras. Pour que tous le voit. Lentement, les Illusionnistes se mettent à genoux. Non pour elle. Mais pour le Symbole. La Flamme sait que les Ombres du Sage sont présents. Qu'au moins une d'entre elle rapportera l'incident au Mongol. Elle espère pour Ole qu'il ne jugera pas bon d'en référer à Carigän. Déjà ils se relèvent.
-Je suis Amie du Royaume par décret de votre Souverain Carigän Funéra et sous la protection personnelle de Sire Döjöödörj Tsagaan. Lequel d'entre vous à envie de me balancer une autre illusion, histoire qu'on s'amuse encore un peu? Le prochain qui fouille dans ma tête ou celle de Scott pour trouver des éléments quelquonque, je la lui coupe et je la donne à bouffer aux chiens. Personne, personne n'a le droit de me piller de la sorte!

L'un des deux cainites restant se met à bredouiller une vague d'excuse qu'elle n'écoute même pas. C'est un avertissement général. Il ne s'agit pas que que d'eux. Elle compte bien que cette histoire atteigne les quatre ailes des apprentis. Que plus un seul n'ose s'approcher de ses souvenirs. Elle vient de les revivres avec son Etoile Polaire. Plus personne d'autres.

-Et franchement Ole? Je me demande comment ca se fait qu'Hyppolite tolère ta présence dans son groupe de disciple. Ton illusion etait d'une médiocrité incroyable. Je n'ai jamais vu une construction aussi bancale. Aussi pitoyable! Vos excuses. A Scott. Moi je m'en fous.
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